Présentation du site :
Le site Natura 2000 des Gorges de la Truyère (FR8312010) se situe tout au long de la Truyère dans sa partie cantalienne. Il couvre une surface de 21 602 ha à cheval sur 22 communes.
Les 22 communes cantaliennes concernées sont : Alleuze, Anglards-de-Saint-Flour, Chaliers, Chaudes-Aigues, Espinasse, Faverolles, Fridefont, Jabrun, Lavastrie, Lieutadès, Loubaresse, Maurines, Neuvéglise, Oradour, Paulhenc, Ruynes-en-Margeride, Saint-Georges, Saint-Marc, Saint-Martial, Sainte-Marie, Sériers, Villedieu.
Ce site est composé de gorges et parcouru par 3 lacs de barrage (Grandval, Lanau et Sarrans). Les versants de ces gorges sont occupés par des landes, des forêts et des milieux rocheux. Sur les plateaux ce sont les prairies de fauche et de pâture, entrecoupées de haies et de murets qui dominent. C’est la juxtaposition de tous ces éléments paysagers qui permet le développement de nombreuses espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire.
Il s’agit d’un des sites les plus intéressants en Auvergne et en France pour la conservation des rapaces forestiers et rupestres. La densité de Circaètes Jean-le-Blanc est importante et la population d’Aigles bottés est une des plus florissantes en Auvergne. Les falaises des Gorges de la Truyère sont également un site de nidification privilégié pour le Faucon pèlerin puisque près d’un tiers de sa population auvergnate est hébergée par le site Natura 2000.
Tableau : Place des Gorges de la Truyère dans le Cantal et en Auvergne :
Espèce | Effectif Gorges de la Truyère | % population du Cantal | % population auvergnate | Rang de l’Auvergne en France | Rang de la France en Europe. |
Aigle botté | 15 à 20 couples | 80 à 100 % | 28 à 34 % |
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Circaète Jean-le-Blanc | 10 à 15 couples | 55 à 66% | 9 à 10 % |
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Milan royal | 25 à 50 couples | 7 à 8 % | 4 à 6 % | 1 (26,4 %) | 3 (12-13 %) |
Milan noir | 20 à 50 couples | 10 à 14 % | 2 à 4 % | 4 (8,9 %) | 1 (55-58 %) |
Bondrée apivore | 30 à 40 couples | 13 à 20 % | 3 à 4 % |
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Faucon pèlerin | 10 à 18 couples | 33 à 45 % | 27 à 35 % |
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Grand-duc d’Europe | 6 à 8 couples | 27 à 30 % | 4 % |
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A savoir que cette biodiversité se concentre sur 21602 ha c’est-à-dire 3,75 % du territoire cantalien.
Les grands milieux des Gorges de la Truyère :
- Milieux agricoles (prairies de fauche, pâturages et cultures) : 9442 ha (43,8%)
- Forêts : 8397,58 ha (38,9%)
- Landes : 1390 ha (6,4%)
- Milieux rupestres : 119,51 ha (0,6%)
- Zones humides : 327,9 ha (1,5%)
- Plans d’eau : 1578,2 ha (7,31%), 3 lacs de barrage (Sarrans, Lanau, Grandval)
- Rivières : 124,7 km (hors barrages)
- Zones urbanisées et infrastructures : 674,1 ha (3,1%)
Les principaux enjeux des Gorges de la Truyère :
L’agriculture est la première activité économique du site, en termes de surface mais aussi d’emploi.
De manière générale les milieux agricoles et forestiers sont dans un état favorable, car ils ont permis le maintien des espèces d’intérêt communautaire jusqu’à maintenant. Cependant, le maintien des milieux agricoles peu productifs (landes, zones humides, parcours, parcelles entourées de haies et de murets…) sera primordiale.
La richesse avifaunistique du site est incontestable avec 13 espèces nicheuses d’intérêt européen et 41 espèces migratrices, ce qui a d’ailleurs conduit à son intégration dans le réseau Natura 2000. La grande majorité de ces espèces figure dans un état de conservation favorable ; cependant certaines activités humaines peuvent impacter les populations d’oiseaux : sylviculture, agriculture (risque de fermeture des milieux suite à la déprise, ou au contraire drainage de prairies humides), activités de loisirs (dérangements pendant la période de reproduction des oiseaux rupestres notamment), infrastructures (lignes électriques)… Il est donc nécessaire d’accompagner ces activités pour qu’elles puissent se développer tout en préservant la richesse biologique et paysagère du site.
Les enjeux les plus forts pour ce site résident dans :
- Le maintien de la quiétude autour des nids de rapaces forestiers et rupestres de l’annexe 1 de la Directive Oiseaux (7 espèces sur les 13 nicheuses),
- Le maintien des ressources alimentaires issus des milieux agropastoraux (majorité des espèces nicheuses et migratrices),
- Le maintien des landes.