Loutre d’Europe (Lutra lutra) :
Elle avait presque disparue de notre région dans les années 50 suite à une chasse intense, à la dégradation de son habitat et de la qualité des eaux. Désormais cette espèce est protégée intégralement depuis 1972. Elle fut longtemps chassée car elle était considérée, à tort, d'être une forte concurrente des pêcheurs et responsable de la disparition des plus belles prises. Elle a entamé la recolonisation des cours d’eau en 1980, à partir des quelques sites où elle s’était réfugiée, essentiellement dans les zones de têtes de bassin de l’Auvergne et du Limousin.
L’Auvergne héberge désormais l’une des plus grandes populations de loutre d’Europe.
La loutre est un animal très discret, qui se laisse très difficilement observée, et pourtant il existe un moyen de distinguer sa présence à coup sûr : les épreintes. Ce terme désigne les fèces qu’elle dépose régulièrement sur des monticules bien en vue de façon à marquer son territoire. Elles ont une odeur caractéristique de miel mêlé de poisson. Leur couleur et leur aspect changent en fonction de leur vieillissement. En séchant elles s’éclaircissent et les restes de repas sont alors plus facilement observable.
Les empreintes qu’elle peut laisser à la sortie de l’eau sur un sol plus ou moins meuble, sont également caractéristiques de l’espèce, laissant parfois apparaître la palmure entre les doigts.
Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) :
Autrefois abondante dans nos ruisseaux, on ne la retrouve hélas plus que dans quelques-unes de nos rivières cantaliennes. C’est une espèce exigeante quant à la qualité physico-chimique des cours d’eau. Elle nécessite une eau claire, peu profonde, d’excellente qualité et très bien oxygénée. Sa raréfaction est sans doute liée à la dégradation de son habitat et à la forte concurrence exercée par 3 espèces d’écrevisses d’origine américaine introduites dans les années 80. Ces espèces allochtones sont nettement plus compétitives et sont toutes porteuses saines de la peste des écrevisses (l’aphanomycose) qui, une fois contractée, cause 100 % de mortalité chez les écrevisses à pattes blanches.
Moule perlière (Margaritifera margaritifera) :
Espèce très exigeante, elle se développe exclusivement dans les cours d’eau oligotrophes dont le libre transport des alluvions n’est pas entravé par des obstacles.
Elle se développe donc très lentement, ce qui est illustré par les stries très serrées sur sa coquille noire.
Elle a également besoin d’une eau de qualité car elle supporte très mal les pollutions chimiques. Très peu de cours d’eau abritent encore cette espèce. Jusqu’au XIXème siècle elle a subi des ramassages intensifs qui ont entraîné sa raréfaction dans toute l’Europe. Un exemple parle de lui-même, celui de la robe de Marie de Médicis qui, pour le baptême de son fils avait fait orner sa robe de 32 000 perles de moules provenant des rivières européennes. Sachant que pour trouver une perle de qualité il faut en moyenne ouvrir plus d’un millier de moules perlières, on imagine assez facilement que le sacrifice de millions d’individus a été nécessaire.
La moule perlière est étroitement liée aux salmonidés avec lesquels elle entretient une symbiose. Après la fécondation, la larve de la moule perlière, appelée glochidie, dérive dans le cours d’eau à la rencontre d’un hôte (Saumon atlantique ou Truite fario) et se fixe sur ses branchies. Elle subit ensuite une métamorphose et les déplacements des salmonidés vont permettre la dissémination dans le milieu des jeunes moules, qui regagnent alors le sédiment.
Cordulie à corps fin (Oxygastra curtisii) :
C’est une espèce exclusivement européenne.Les dessins jaunes sur la face supérieure de l'abdomen, vert métallique à noirâtre, sont caractéristiques de l'espèce. Elle vole de juin à août. C’est un insecte carnassier : la larve se nourrit essentiellement d’invertébrés et l’adulte consomme des insectes volants, parfois de grande taille tels les papillons.
Fichiers :
Fiche loutre
Fiche Ecrevisse à pattes blanches
FIche Moule perlière